Réquisitoire contre les chaises

Alerte mondiale !
Tous les posturologues et enseignants de yoga le disent : Notre mobilier nous abime. La majorité de la population connaît ou connaîtra des problèmes de dos, d’épaules ou de nuque dans sa vie. Or si la plupart y voient la fatalité du vieillissement, c’est parce qu’ils ne savent pas que les groupes humains qui ne disposent pas de chaises, de fauteuils ou de canapés ignorent ces maux leur vie durant.

Après plusieurs années de tests sur moi-même, je vous propose de bannir progressivement ces objets de douleur…

Les douleurs dorsales sont une spécificité des cultures où l’on reste assis de longues heures sur des chaises ou des fauteuils. Dans les pays ou le mobilier est réduit à sa plus simple expression, ces maux sont rares… « Le mal au dos est arrivé avec la chaise », disent souvent les Indiens qui l’ont découverte il y a peu. En occident, nombres de coaches antidouleur comme Christophe Carrio ou l’américaine Esther Gokale préconisent soit de faire une utilisation rusée de ce mobilier, soit de quitter la position assise toutes les quinze à vingt minutes afin d’exécuter un certain nombre de mouvements.

Pour ma part, fidèle à l’idée qu’il est généralement plus simple et élégant de retirer quelque-chose de problématique que d’y ajouter une compensation, j’ai fait l’expérience de bannir de mon lieu de vie ces objets faussement ergonomiques. Mais pour cela, il m’a fallu réapprendre à mon corps à s’asseoir sans support. Heureusement, j’ai bénéficié de l’aide de mon amie enseignante de yoga Marie-Dominique Cazes.

Depuis, j’ai totalement réorganisé ma pièce de vie. Dans un coin, j’ai laissé ma vieille table ronde aux bords pliables avec quelques chaises autour. C’est le mobilier social. Celui-là, je ne le déploie que lorsque des invités, habitués aux chaises depuis trop longtemps, ne peuvent s’en passer sans douleur. Au milieu du salon, au plus près des fenêtres, trône mon mobilier ergonomique, paléo ou originel, comme vous voulez : Une table basse entourée de coussins assez plats. Je m’y assois en tailleur, à genou ou dans d’autres positions pour manger, écrire, rédiger mes articles ou discuter avec des amis. Le long du mur, il y a une méridienne, idéale pour les siestes. Le plus souvent, elle reste vide. Parfois, je m‘y assois pour griffonner sur mes cahiers ou lire un bon livre. J’ai pris l’habitude de m’y installer en tailleur, le plancher pelvien bien à plat, la taille longue, la nuque dégagée, la tête sans appui et le milieu du dos calé contre des coussins de manière à ouvrir ma cage thoracique. Dans la durée, c’est bien plus confortable que de s’effondrer en coquille les jambes pendantes…

S’asseoir en tailleur, un apprentissage progressif

Siège brique de yoga

Brique de yoga

Apparemment simple, la position du tailleur – svastikasana pour les yogi – peut vite devenir inconfortable tant que les hanches ne sont pas assouplies. C’est pourquoi il est bon d’utiliser un support au début.

tailleur à éviter

Sans support, la position du tailleur est souvent voûtée et rapidement inconfortable.

tailleur avec coussin

Il vaut mieux – dans un premier temps – s’asseoir sur un support (brique de yoga, coussin) suffisamment haut pour avoir les hanches plus hautes que les genoux, ou au moins sur le même niveau.

taillleur sur méridienne 1

Sur la méridienne, la position du tailleur peut être maintenue sans effort. Les fesses restent en arrière et le milieu du dos est appuyé contre le dossier de manière à ouvrir la cage thoracique.

Une fois le bon support trouvé, afin d’éviter les tensions dans le dos, Marie-Dominique Cazes conseille toujours de saisir les fessiers avec les mains puis de les écarter et les amener en arrière afin de faire descendre l’os pubien et d’avoir le sacrum vertical. Ainsi, le dos peut être maintenu droit sans effort : « Séparez vos os ischions avec vos mains en les glissant sous vos muscles fessiers : penchez-vous vers l’avant et avec le bout des doigts, allez les chercher pour les amener vers l’arrière et les maintenir très loin l’un de l’autre, de façon à vous asseoir sur l’avant de ces os. »

On ne peut tenir ces postures longtemps. Tant mieux !

« Oui, c’est certes sain et même esthétique, disent certains. Mais on ne peut pas tenir de telles postures bien longtemps ! » Eh bien justement ! C’est précisément parce que ces positions deviennent inconfortables au bout d’un moment qu’elles sont ergonomiques ! Elles nous obligent à en changer souvent et c’est tant mieux car le corps humain est fait pour bouger. Les muscles, fascias, tendons et ligaments ont un besoin vital de mouvement. En permettant la circulation des fluides corporels, le mouvement maintient leur alimentation, leur hydratation et leur tension optimale. A l’inverse, rester dans la même position pendant un temps prolongé entraîne inévitablement une ischémie, c’est-à-dire une asphyxie des tissus qui provoque une accumulation de micro-tensions, cause majeure des maux de dos ou de nuque.

ll est donc essentiel de varier les postures. C’est pourquoi je vous proposerai bientôt d’autres positions assises et d’autres clés pour poursuivre votre sevrage des chaises.

Article initialement publié dans Néo-Santé

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